Campagne de caractérisation chimique des PM2,5 et de suivi de l’ammoniac à Saint-Malo

Pourquoi cette étude?

Depuis plusieurs années, les spécificités de Saint-Malo vis-à-vis de la pollution particulaire et des niveaux d’ammoniac (NH₃ – précurseur gazeux de particules) rencontrés ont été identifiées.

L’Agence Régionale de Santé (ARS) a sollicité Air Breizh afin d’approfondir les connaissances sur les niveaux de PM2,5 mesurés sur la commune. Les objectifs de cette étude sont :

• d’analyser la composition chimique des PM2,5 par type d’influence,
• d’établir des liens entre des profils de composition et des sources d’émissions,
• de compléter les investigations menées sur l’ammoniac en étudiant les variations spatiales et temporelles des concentrations en NH_3^.

Deux types de mesure ont été effectués dans le cadre de cette campagne :

• des mesures en continu avec des analyseurs (PM10, PM2,5 et NH₃), au niveau de la station périurbaine de fond Rocabey, exploitées de décembre 2021 à mai 2022 et comparées à d’autres stations du réseau de surveillance breton,
• des prélèvements passifs ou actifs qui ont ensuite été analysés en laboratoire (composition chimique des PM2,5 et NH₃). La campagne de prélèvement a été réalisée sur une période de 2 mois à la fin d’hiver et au printemps de début mars à début mai 2022.

Résultats

Les niveaux moyens en PM2,5 à Saint-Malo durant 6 mois (de décembre 2021 à mai 2022) sont comparables à ceux mesurés à Rennes et Saint-Brieuc. Les composés majoritaires analysés dans les PM2,5 de mars à mai 2022 sont la matière organique et le nitrate. Une cohérence régionale a été mise en évidence en comparant quelques résultats avec ceux de la station rurale nationale située en centre Bretagne (22). Les influences d’activités humaines (transport, agriculture…) et naturelles (embruns et poussières minérales) ont été constatées et varient en fonction de la direction des vents.

La variabilité spatiale des concentrations en ammoniac de mars à mai 2022 a été soulignée avec des niveaux plus forts constatés au point de prélèvement situé à proximité de l’industrie Timac ZI. Les mesures en continu, mises en place provisoirement depuis décembre 2021 à la station Rocabey, sont comparées à la station rurale nationale Kergoff. Les moyennes sont proches entre ces deux stations (décembre 2021 à mai 2022), le maximum horaire à la station Rocabey est plus fort (+51%). En effet, la variabilité horaire des concentrations en NH₃ est importante à Saint-Malo et l’influence de source locale émettrice d’ammoniac est confirmée.

Même si ça n’était pas l’objectif attendu, cette étude a également permis de confirmer l’écart important entre les concentrations PM10 mesurées au niveau de la station Rocabey et celles observées au niveau d’autres stations de même typologie.

Perspectives

Il serait intéressant d’exploiter les mesures de NH₃ en continu, réalisées à la station Rocabey, sur une durée plus longue afin d’étudier les évolutions saisonnières (notamment l’été et l’automne). De plus, l’installation pérenne d’un analyseur en continu d’ammoniac s’avère pertinente étant donnée la problématique locale.

L’analyse est à approfondir sur la fraction grossière des PM10. La réalisation de campagne ponctuelle en particules à d’autre points du territoire permettrait d’évaluer la variation spatiale des concentrations dans l’air ambiant.

Le rapport complet, ainsi qu’une synthèse des résultats, sont disponibles en téléchargement ci-contre.