Expertise métrologique du dispositif de surveillance de la qualité de l’air du port de Saint-Malo (35)

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Fiche pratique

Documents : 1

Publié le : 14 juin 2023

Pourquoi cette surveillance?

Suite à l’installation d’un réseau de micro-capteurs (capteur WT1 – Ellona) à l’initiative de l’exploitant du port, le Sous-Préfet de Saint-Malo a demandé (lors de la Commission Ad Hoc du port le 18 octobre 2021) qu’une expertise du réseau de mesure soit conduite par Air Breizh afin d’étudier la pertinence de ce dispositif et le cadre de l’exploitation des résultats, notamment leur comparaison éventuelle avec ceux de la station de surveillance réglementaire d’Air Breizh de Saint-Malo (station ‘Rocabey‘).

Résultats

Dans un premier temps, les capteurs ont été rassemblés sur un même site (site V8) du 27 septembre au 10 octobre 2022, pour tester la reproductibilité et la justesse des capteurs. Des critères issus du protocole de certification « Air quality sensor » créé par le LNE et l’INERIS, ont été utilisés pour mener cette évaluation. A la suite de ces tests, les capteurs ont été classés selon 3 catégories (cas 1, 2 et 3).

Le cas 3 rassemble les polluants pouvant être comparés à titre indicatif avec la station Rocabey ; ce sont les suivants :

  • PM10 : uniquement pour les données journalières (données horaires non exploitables) ;
  • NO2 : après correction des données (données horaires et journalières).

Pour les particules (PM2,5), le dioxyde de soufre (SO2), le monoxyde de carbone (CO) et l’hydrogène sulfuré (H2S), la reproductibilité est satisfaisante à moyennement satisfaisante (cas 2) ; la comparaison des niveaux entre les capteurs est possible mais avec un risque d’artéfact. Les données ne peuvent pas être comparées avec la station Rocabey.

Le monoxyde de carbone et l’hydrogène sulfuré, n’ayant pas été comparés aux équipements de référence, pourraient intégrer le cas 3 sous réserve d’un test de justesse satisfaisant.

Pour les composés organiques volatils (COV), l’ammoniac (NH3) et l’ozone (O3), l’utilisation des capteurs pour une surveillance de la qualité de l’air du port est déconseillée (cas 1).

Perspectives

Les conclusions de ce travail mettent en avant l’intérêt de ces microcapteurs (pour certains paramètres) comme outil de suivi des activités exercées sur le port. Le positionnement des capteurs, proches des sources, appuie ce constat.

Néanmoins, la mise en place de contrôle métrologique régulier des capteurs semble nécessaire pour vérifier la pertinence dans le temps du réseau de mesure.

Au vu de ses performances, nous recommandons que ce dispositif ne soit pas utilisé comme outil de diagnostic de la qualité de l’air dans la zone portuaire en comparaison des seuils réglementaires et des mesures de la station de fond Rocabey. Seuls des équipements approuvés par le LSCQA permettront de répondre à cette demande.

Le rapport complet de la campagne de surveillance 2022 ainsi qu’une synthèse sont disponibles en téléchargement ci-contre.