Fiche pratique
Thématique : Études
Documents : 1
Publié le : 21 févr. 2025
POURQUOI CETTE ETUDE ?
À la suite de la Campagne Nationale Exploratoire de mesure des résidus de Pesticides dans l’air ambiant (CNEP) réalisée en 2018/2019, un suivi national des mesures de pesticides à vocation pérenne a été mis en place à partir de juillet 2021. Ce suivi est réalisé dans toutes les régions françaises, sur des sites de différents profils agricoles (grandes cultures, viticulture, arboriculture et maraîchage). En Bretagne, le site péri-urbain de Mordelles, sous influence grandes cultures, a été retenu pour ce suivi national.
Pour réaliser cette surveillance, l’ensemble des régions s’appuient sur la liste socle nationale que l’Anses a établi en 2017 dans son rapport : « Proposition de modalités pour une surveillance des pesticides dans l’air ambiant ». Cette liste rassemble 72 substances qui ont été retenues en s’appuyant sur une méthode de hiérarchisation, réalisée avec l’outil Sph’AIR qui se base sur une sélection de critères dont les données ne sont pas toujours accessibles.
Cependant, en 2023, la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne a mené une enquête sur les pratiques agricoles dans un périmètre de 3 km autour de la station de Mordelles. L’objectif de ces travaux était de caractériser l’utilisation des produits phytosanitaires, mais aussi de mettre en relation les données des pratiques agricoles et de la qualité de l’air sur la zone d’étude. Ce travail a permis de révéler que 54 des 73 substances appliquées dans ce périmètre ne figurent actuellement pas dans la liste de surveillance nationale, ce qui souligne un écart entre les pratiques agricoles locales et les substances surveillées à l’échelle nationale.
L’objectif de ce travail était alors d’élaborer une méthode de hiérarchisation simplifiée duplicable dans d’autres régions et ensuite de l’utiliser afin d’adapter la liste de surveillance pour la région Bretagne.
RÉSULTATS et PERSPECTIVES
Les 54 substances mises en évidence par l’enquête agricole ont été passées en revue et hiérarchisées en trois classes par ordre de priorité pour un ajout à la liste socle nationale.
Pour ce faire, à l’image de la méthode nationale, différents critères ont été considérés tels que : la persistance des substances dans l’environnement, leur volatilité, les risques toxicologiques associés ou encore l’historique de recherche et de quantification d’une substance.
Les résultats obtenus ont permis d’identifier 12 substances hautement prioritaires, 24 substances prioritaires et 18 substances non-prioritaires.
Concernant les perspectives de cette étude, les premiers échanges avec les laboratoires ont souligné la nécessité de développer des méthodes analytiques pour intégrer certaines substances à la liste. La vérification de la capacité de piégeage des supports utilisés sera également requise. Ces travaux, conditionnés par la disponibilité des financements, sont prévus pour début 2025 en vue d’une révision de la liste la même année. Après un an de suivi de ce travail, une réévaluation des résultats est prévue afin d’affiner, corriger et vérifier la fiabilité de la méthode.
Pour en savoir plus, consultez le rapport d’étude en téléchargement ci-contre.
